samedi 7 septembre 2013

"Jardin suspendu" à Saint-Jeannet : élévation

Aujourd'hui, j'ai vécu une superbe expérience sur la grande face du baou de Saint-Jeannet. Avec Agnès, nous choisissons de partir sur la grande voie Jardin Suspendu (ouverte en 1958). 
Au menu : 8 longueurs en TD+ pour 200m de d+. L'escalade s'annonce exigeante et continue. 
Après 8 mois d'arrêt, je devine que la journée va être difficile. Je grimpe en second et Agnès assure la tête de la cordée. Sa grande expérience parle dès la première longueur (un bon 6a+) qu'elle avale à toute allure ! A mon tour, de me lancer... L'escalade est délicate et les placements primordiaux dès les premiers pas. 

Le jardin suspendu 

 Agnès dans la marche d'approche

 Au pied de la voie

Agnès prête au départ

C'est parti !

J'ai l'impression d'avoir perdu toutes sensations. Je tire au clou, peu à l'aise dans cette première longueur. Le combat s'annonce rude. Alors qu'Agnès danse littéralement sur le rocher, pour ma part, je vis une lutte de chaque instant. Les bras en compote dès la première longueur, je regarde les suivantes avec désespoir. Pourquoi, je continue ? Je n'en sais rien, je vis une belle aventure au creux des rochers, sur une face mythique. J'irai au bout. La deuxième longueur est plus facile que la première et je retrouve des couleurs. 



 Au relais

 Agnès part dans la troisième longueur

Un beau calcaire du jurassique !

La troisième avec son dièdre raide m'achève ! Je récupère un long moment au relais. La vue est imprenable sur la mer et les piscines privées de Saint-Jeannet. Les aboiements des chiens du chenil en bas se répercutent sur les parois. Les cinquième et sixième longueurs (plus faciles) sont avalées d'une traite par Agnès qui flotte sur le rocher. Je suis heureux de grimper avec plus de fluidité. La septième longueur et ses deux surplombs me ramènent vite à la réalité. A la peine, je serre les dents en oubliant de respirer. J'ai tout faux dans ma gestuelle saccadée mais je ne veux pas abandonner. L'apprentissage se fait dans la difficulté et je pousse mon corps dans ses retranchements. Les bras éclatés et les muscles tétanisés, je me régale ! Incroyable moment.

On s'élève peu à peu... 

Arbres au cœur de la roche 

Magie de l'escalade 

Agnès dans les deux surplombs de la septième longueur

Piscines du village de Saint-Jeannet

 Après plusieurs difficultés (l'escalade à Saint-Jeannet est loin d'être une sinécure!), nous arrivons au parc à moutons, replat herbeux. La dernière longueur est devant nous, dans un magnifique dièdre. 

 Un visage dans la roche qui observe le monde...

Dernier dièdre, dernière longueur

Je n'arrive plus à me hisser. Je monte les pieds centimètre par centimètre et puis c'est la libération. Nous sommes sortis de la voie ! Le sommet est là et nous offre une vue imprenable sur la mer. Un sentiment de plénitude m'envahit. Quelle chance d'être là ! Agnès m'a offert un voyage extraordinaire au cœur d'une falaise, de son rocher, de son minéral, genèse d'une terre aux trésors inestimables. Un grand merci à elle pour sa grande patience, sa pédagogie et ses protections irréprochables. 

Fin de la voie, j'en perds ma voix !

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