lundi 16 décembre 2013

Sortie montagne Capelet inférieur, Capelet Supérieur et Cime du Diable

Dimanche, je pars avec Jacques de la cascade du Ray en Gordolasque (1400m). A partir de la balise 272, nous coupons à travers bois pour atteindre la serre de Clapeiruole au point d'altitude de 2131m.. Une fois sur les hauteurs, nous profitons d'une vue imprenable sur le fort de la Redoute, situé sur la Pointe des Trois Communes à Turini. La cime ronde du Capelet inférieur est devant nous. Nous la gravissons sur une ligne de crête esthétique. Nous apercevons un grand nombre de traces dans les quelques névés que nous foulons. Nous croisons plusieurs chamois qui jouent sur les pentes. Leur poids et leur rondeur, nous indiquent qu'ils se portent très bien. 
Nous arrivons rapidement au Capelet Supérieur piqué de deux relais de communication pour les secours en montagne.  De là, la cime du Diable nous tend les bras et nous décidons de nous laisser enlacer. Le dernier sommet offre un panorama exceptionnel sur les lacs de la Muta, Fourca et Long Supérieur. Nous descendons ensuite du côté du Pas du Trem où nous basculons côté Ouest pour rester dans le vallon des Verrairiers qui nous conduit jusqu'à celui de la Gordolasque. La traversée se fait dans un écrin blanc et de plénitude extrême. Un très bon moment partagé.

Jacques dans la montée à travers bois 

Arrivée à la serre de Clapeiruole 

Vue sur le Capelet Inférieur (2419m)

Pause pour profiter de la vue 

Fort de la Redoute, côté Turini 

Chamois aux aguets 

Neige durcie et soufflée par le vent 

Capelet Supérieur et cime du Diable 

Sur la crête

Jacques avant le Capelet Supérieur 

 
Vue sur la mer

A l'antenne du Capelet Supérieur (2637m) 

Une bonne crêpe et ça repart ! 

Passage sur du beau rocher aux teintes rouges 

Sous la cime du Diable 

Jacques à la cime du Diable (2685m) 

Vallon des Verrairiers 

A bientôt !

mardi 10 décembre 2013

Trail de Noël par équipe : au fin fond de soi



Dimanche, je suis aux côtés de Fred Vidon au départ du trail de Noël à Ollioules, près de Toulon. 350 équipes sont présentes pour découvrir un parcours de 26 km et 1400m+. Inscrit de dernière minute en remplacement de mon ami Ben, je coupe ma période de repos pour vivre une aventure qui s'annonce palpitante. Peu "affûté", je crains le retour de bâton que j'espère compensé par une grosse motivation. Je sais que mon coéquipier compte sur moi et je n'ai pas envie de le priver de la joie de franchir la ligne d'arrivée. 
Sous les couleurs de la Team Chullanka, nous nous élançons à 9h. Les premiers kilomètres sont avalés à vive allure malgré une grosse côte dès le départ. Je fais une belle chute au 2ème sur... le bitume ! Le genou gauche tape le sol en premier et j'hérite d'une belle éraflure. J'ai mal négocié une épingle et ma chaussure n'a pas adhéré sur le revêtement mouillé par la rosée. Ça commence bien ! Je repars de plus belle, soutenu par mon coéquipier. Le parcours quitte bientôt la piste pour une petite descente en sous-bois. Nous négocions bien la remontée vers le château d'Evenos. 


 Dans la montée vers Evenos

Fred à mes côtés

J'ai de bonnes jambes et Fred est bien dans sa course. Arrivés vers le premier ravitaillement, nous plongeons dans une grosse descente technique qui mène aux gorges Destel. La section est splendide avec un passage équipé d'une main courante pour franchir un ressaut délicat. Le genou me lance mais la douleur est supportable.

Lien de la vidéo où l'on nous aperçoit sur le passage (3:15), merci à Eric Gil !  http://www.youtube.com/watch?list=UUwnTCUBcEupn0u7VnArEypQ&v=hBlomjFsO5s&feature=c4-overview&desktop_uri=%2Fwatch%3Fv%3DhBlomjFsO5s%26feature%3Dc4-overview%26list%3DUUwnTCUBcEupn0u7VnArEypQ&app=desktop

Nous sommes aux environs de la septième place et les voyants sont au vert. Nous entamons la montée du mont Caume sous un soleil resplendissant et une température clémente pour la saison. 
A partir de ce moment, je sens que mon corps ne répond plus normalement. Mes forces me quittent doucement malgré une bonne hydratation. J'ingère plusieurs morceaux de barre de céréales, banane sèche et pâte d'amande mais rien n'y fait. Il va falloir serrer les dents. Je reste dans la foulée de Fred qui négocie bien la montée. Arrivé au col du Corps de Garde, je retrouve un semblant de couleurs et je reprends le relais dans la descente. Mais le coup de mieux est de courte durée. Les deux derniers kilomètres se font au mental. Je suis vide comme jamais. Je ne comprends pas très bien ce qu'il m'arrive. Je n'ai pas le droit d'abandonner. Fred redouble ses encouragements. Je manque de vaciller à chaque instant et il m'attrape par l'épaule. La ligne se rapproche et nous la franchissons enfin. Instant incroyable. Je tombe dans les bras de Fred qui ne tarde pas à m'emmener vers le médecin de la course. Il me faudra une bonne heure pour récupérer.




Quelle course ! Malgré mon instant de faiblesse, je ne regrette pas d'avoir été aux côtés de mon ami pour vivre une nouvelle fois une expérience incroyable. Un grand merci à lui. Nous terminons 10ème sur près de 300 équipes arrivées. 
Bravo à tous les coureurs et aux organisateurs. Le parcours est merveilleux avec en point d'orgue une vue imprenable sur la rade de Toulon depuis le Mont Caume. A revivre !

Toutes les photos sont de Patricia Boukoum (https://www.facebook.com/patriciaphotosevenementsMerci à elle pour ces beaux moments captés. 
Les résultats : http://traildenoel.tco83.fr/images/stories/tdn2013/Resultat2013_TDN_EQUIPES.pdf
Toutes les infos sur la course : http://traildenoel.tco83.fr/index.php

lundi 25 novembre 2013

Cime de Piagu (2338m) en raquettes

Belle sortie, aujourd'hui, sous le soleil jusqu'à la cime du Piagu (2338m) au départ du Boréon (1500m). La neige est bien présente. J'ai chaussé les raquettes à partir de l'Alpage (1600m). La trace est faite et je me régale à marcher au cœur de la forêt d'épicéas dans une bonne poudreuse (30 cm-50cm). Tout est calme. L'air est pur. La température avoisine les -3°c  versant nord mais arrivé au Pas des Roubines (2106m) le soleil réchauffe l'atmosphère. La neige sur la crête a été soufflée par le vent. Le Piagu est juste devant moi. Quelques chamois courent dans la neige. La vue est dégagée jusqu'à la mer. Je déchausse au pied du Piagu et l'arrivée au sommet est encore une fois magique ! Le panorama sur le Gélas, plus haut sommet des Alpes-Maritimes, est splendide. Je profite de l'instant proche du ciel avant de redescendre par le même itinéraire. 

Boréon 

 L'Alpage

Chamois, période du rut 

La fameuse Cougourde ! 

 En direction du Gélas

Cime du Piagu (2338m) 

Hommage au trois coureurs décédés lors du Raid du Mercantour 2009

Vue sur la côte 

lundi 14 octobre 2013

Pointe André par l'arête W (AD)

Samedi dernier, avec le groupe de la Roche aux Abeilles, nous sommes partis de la Madone de Fenestre en direction des Cinq lacs. Objectif du jour : l'arête W de la Pointe André. Vu d'en bas, la course à l'air magnifique avec un beau gneiss et des gendarmes effilés. 

 Au départ de la Madone

L'approche après les cinq lacs 

La course d'arête 

Nous formons 3 cordées de 2. Dès les premiers pas d'escalade, le rocher froid glace les doigts. Une petite brise rafraîchit le fond de l'air.  La grimpe est facile et les prises sont franches. 

Vue sur les cinq lacs

Beau rocher 

Sur le fil 

En file indienne

Nous nous suivons en file indienne en alternant montées-descentes. La vue sur le Mercantour et le littoral est exceptionnelle. Le sanctuaire de la Madone en contrebas paraît vraiment proche. Nous prenons beaucoup de plaisir à jouer les funambules sur cette belle arête. Nous arrivons assez vite au sommet (2679m) où nous prenons une photo de groupe. Nous redescendons ensuite en rappel par la voie Demenge-Dufranc en trois longueurs. La première plein gaz est vraiment magnifique. 

Vue sur la Madone

Le groupe à la Pointe André

Premier rappel

Merci à tout le groupe pour ce splendide moment. Cette course d'arête est idéale pour se familiariser au terrain d'aventure. Merci à Christophe pour ces photos.

lundi 16 septembre 2013

Clapier-Gélas par les arêtes

Samedi, j'ai vécu une superbe expérience avec Agnès et Rémi sur les crêtes situées entre le Clapier, la Malédie et le Gélas. Dans une ambiance incroyable, nous avons voyagé sur une ligne évidente et magnifique entre les principaux 3000m des Alpes-Maritimes. Le cheminement, long et difficile, nécessite une bonne connaissance des pratiques de l'alpinisme. Il vaut mieux être en pleine forme pour finir la course dans les meilleures conditions. Un grand merci à mes deux compagnons sans qui je n'aurais pas réalisé ce rêve. Voici une vidéo qui vous fera peut-être découvrir ce superbe coin du Mercantour ou qui vous donnera envie, je l'espère, de tenter l'aventure !


dimanche 8 septembre 2013

Le cycle des rencontres dans Carnets d'Aventures n°33

Un grand merci à la rédaction de Carnets d'Aventures pour le clin d’œil dans son dernier numéro !

Le cycle des rencontres dans Carnets d'Aventures n°33

samedi 7 septembre 2013

"Jardin suspendu" à Saint-Jeannet : élévation

Aujourd'hui, j'ai vécu une superbe expérience sur la grande face du baou de Saint-Jeannet. Avec Agnès, nous choisissons de partir sur la grande voie Jardin Suspendu (ouverte en 1958). 
Au menu : 8 longueurs en TD+ pour 200m de d+. L'escalade s'annonce exigeante et continue. 
Après 8 mois d'arrêt, je devine que la journée va être difficile. Je grimpe en second et Agnès assure la tête de la cordée. Sa grande expérience parle dès la première longueur (un bon 6a+) qu'elle avale à toute allure ! A mon tour, de me lancer... L'escalade est délicate et les placements primordiaux dès les premiers pas. 

Le jardin suspendu 

 Agnès dans la marche d'approche

 Au pied de la voie

Agnès prête au départ

C'est parti !

J'ai l'impression d'avoir perdu toutes sensations. Je tire au clou, peu à l'aise dans cette première longueur. Le combat s'annonce rude. Alors qu'Agnès danse littéralement sur le rocher, pour ma part, je vis une lutte de chaque instant. Les bras en compote dès la première longueur, je regarde les suivantes avec désespoir. Pourquoi, je continue ? Je n'en sais rien, je vis une belle aventure au creux des rochers, sur une face mythique. J'irai au bout. La deuxième longueur est plus facile que la première et je retrouve des couleurs. 



 Au relais

 Agnès part dans la troisième longueur

Un beau calcaire du jurassique !

La troisième avec son dièdre raide m'achève ! Je récupère un long moment au relais. La vue est imprenable sur la mer et les piscines privées de Saint-Jeannet. Les aboiements des chiens du chenil en bas se répercutent sur les parois. Les cinquième et sixième longueurs (plus faciles) sont avalées d'une traite par Agnès qui flotte sur le rocher. Je suis heureux de grimper avec plus de fluidité. La septième longueur et ses deux surplombs me ramènent vite à la réalité. A la peine, je serre les dents en oubliant de respirer. J'ai tout faux dans ma gestuelle saccadée mais je ne veux pas abandonner. L'apprentissage se fait dans la difficulté et je pousse mon corps dans ses retranchements. Les bras éclatés et les muscles tétanisés, je me régale ! Incroyable moment.

On s'élève peu à peu... 

Arbres au cœur de la roche 

Magie de l'escalade 

Agnès dans les deux surplombs de la septième longueur

Piscines du village de Saint-Jeannet

 Après plusieurs difficultés (l'escalade à Saint-Jeannet est loin d'être une sinécure!), nous arrivons au parc à moutons, replat herbeux. La dernière longueur est devant nous, dans un magnifique dièdre. 

 Un visage dans la roche qui observe le monde...

Dernier dièdre, dernière longueur

Je n'arrive plus à me hisser. Je monte les pieds centimètre par centimètre et puis c'est la libération. Nous sommes sortis de la voie ! Le sommet est là et nous offre une vue imprenable sur la mer. Un sentiment de plénitude m'envahit. Quelle chance d'être là ! Agnès m'a offert un voyage extraordinaire au cœur d'une falaise, de son rocher, de son minéral, genèse d'une terre aux trésors inestimables. Un grand merci à elle pour sa grande patience, sa pédagogie et ses protections irréprochables. 

Fin de la voie, j'en perds ma voix !