Je reviens à peine d'un week-end riche en émotions dans un lieu mythique, magnifique. J'ai bouclé mon premier ultra trail au terme d'une journée épique.
L'ultra trail du Verdon (100 km pour 6500m+) est une épreuve exigeante sur le plan technique, physique, mental et climatique. Cette course ramène chaque coureur à sa juste mesure, rien n'est acquis. L'objectif principal est de terminer dans le meilleur état possible !
Le moment tant attendu arrive enfin : le départ est donné à 3h00 du matin. Les coureurs rentrent tout de suite dans le vif du sujet avec la montée du Grand Margès et ses 800m de dénivelé. Frontale sur le front, je reste calé dans la foulée du très sympathique Jean-Marc Zaugg. Quelques coureurs nous devancent mais nous les rattrapons finalement peu avant le premier ravitaillement de la Petite Forêt. L'ambiance nocturne est fantastique : courir de roche en roche est une vraie gymnastique. Dans le groupe de tête, je profite pleinement du passage sur le sentier de l'Imbut. Ce dernier est creusé dans la roche qui surplombe le Verdon. Il faut baisser la tête pour ne pas se cogner. Les eaux agitées du fleuve éclaboussent la pierre rendue glissante. Le moment est mémorable.
La montée du sentier Vidal est très raide avec des passages sur des échelles et de multiples mains courantes. Je me sens bien derrière Jean-Marc qui mène un bon train. Nous repassons par le ravitaillement de la Petite Forêt (km25). Le temps de remplir ma poche à eau et le groupe de tête s'échappe. Je ne le reverrai plus d'autant que je perds quelques minutes suite à une grossière erreur de parcours. Le balisage est excellent mais la moindre faute d'inattention se paye cash (surtout quand tu dois remonter un pierrier que tu viens juste de descendre!) !
Vers 10h, le soleil dépasse les falaises. Il sera une des plus grosses difficultés de ce trail. La température ne cesse de grimper au fil des kilomètres. Les montées et descentes se succèdent jusqu'à Moustiers qui marque la mi-course. Je prends le temps de me refaire, de m'alimenter et de boire en prévision de la suite.
La suite parlons-en ! La portion entre Moustiers et La Maline est terrible ! Le soleil est au zénith et le sentier complètement exposé. Plus du tout habitué à des températures proches des 35°, je suffoque. L'air semble avoir disparu. Ma cage thoracique se comprime et le mental prend le relais sur le physique. Je voulais le faire ce Verdon, je suis servi !
Après La Maline et la descente dans les gorges, le peu de fraîcheur me redonne des forces. J'avale à bonne allure la montée vers le Grand Margès. Au sommet, je prends le temps de savourer l'instant. La vue sur le grand canyon est magique. Quel bonheur, je ne suis plus qu'à quelques kilomètres de finir la course ! Je savoure la descente finale avec l'obsession de bien poser mes appuis pour limiter au maximum les traumatismes.
Arrivée, ma victoire, entouré de ma famille
Avec le sympathique Ludo, speaker qui accueille chaque concurrent
Le moment tant attendu arrive enfin après 16h32' de course ! Je termine 6ème. Mes petites filles et ma femme m'accueillent avec leurs sourires. L'instant est très intense. J'ai terminé. Je suis près des miens. Le bonheur est total. 143 autres coureurs auront la même joie. J'ai une pensée pour les 70 qui ont abandonné pour cause de blessure, d'erreur de parcours ou autre. Ce trail mérite amplement sa réputation. Les organisateurs et bénévoles sont au top. Un merci tout particulier à Antoine Trouiller pour son invitation qui m'a permis de vivre l'une des plus belles expériences d'effort en nature.
Sur le stand de mon livre en compagnie d'Antoine et du vainqueur sud-africain Calitz Aj
Spéciale dédicace à Antoine !
Avec Michel Maufroid, sympathique enseignant de Yoga (plus d'infos sur www.y2s-yogasport.fr)
Sans ma femme, je n'aurais jamais pu commencer ni finir ce trail. Je profite de ce message pour lui témoigner toute mon affection. J'ai beaucoup de chance.
Un sourire qui fait du bien !
Pendant qu'on se prélasse...
